Journée Lecture de Paysage


Jusqu’il y a peu de temps le paysage, ou pseudo « nature », semblait immuable.
Pour la plupart d’entre nous notre environnement quotidien était celui de nos aïeux.
Avec l’archéologie, cette jeune science d’à peine 150 ans, nous avons réalisé que nous étions dans un monde en mouvement dont l’évolution est générée par des évènements géologiques, climatiques et anthropiques c’est-à -dire liés aux activités humaines.
C’est cet « empilement » multi millénaire que nous vous proposons de « lire » au gré de la randonnée …
17h30 – Conférence sur la forêt – Salle des fêtes.
Pendant plusieurs centaines de milliers d’années, l’impact environnemental des êtres humains se limitait à collecter le strict minimum de leurs besoins alimentaires et de matières première.
Depuis une dizaine de milliers d’années, avec la mutation néolithique, de collecteurs nos ancêtres sont devenus producteurs.
Cette mutation économique et sociale qui continue d’être le quotidien de la quasi-totalité de l’humanité contemporaine a profondément changé le « visage » de notre planète.
Un des marqueurs de ces changements est l’histoire du couvert forestier.
En effet, la première victime des profonds changements de nos rapports à l’environnement fut et reste la forêt.
Notre paysage actuel est le fruit de cette histoire. . Christophe VIGERIE

LA FORÊT

L’Histoire dans les grandes lignes des forêts françaises durant les 3 derniers millénaires, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours :


Dès le néolithique l’Homme a commencé à défricher la forêt, avant même qu’elle ait eu le temps d’évoluer vers son état potentiel maximal.

– La période celte est déjà marquée par des grandes campagnes de défrichements.

– Durant la période gallo-romaine, un cadastre est créé, le territoire aux 3/4 boisé est petit à petit morcelé par les longues voies romaines.

– En l’an 8oo, la forêt ne couvre plus que les 3/5èmes du pays ( 60 % ) soit 25 à 30 millions d’hectares. De nombreux monastères sont fondés, défrichant et mettant en culture les terres.

– Autour de l’an mil, on assiste à une forte explosion démographique en France. Le défrichement important des massifs forestiers au profit de terres cultivables se poursuit on estime qu’entre le XIe et le XIIIe siècle, 30 à 40.000 ha sont défriches par an.
– En 1346, Philippe VI de Valois crée le premier code forestier.
– En 1380, en estime 14 millions d’hectares le couvert forestier en France, soit 25% du territoire
– Au XVIIe siècle, Louis XIV développe sa flotte de commerce et de guerre. La construction des bateaux fait disparaître les chênes centenaires. La fabrication des canons dans les hauts fourneau nécessite énormément de charbon de bois fourni par les taillis autour des forges, mais aussi les premières industries: mines, forges, verreries, salines
En1669, la réforme de Colbert intervient les massifs surexploités sont protégés, un quart des forêts est mis en réserve totale, le traitement en futaie est généralisé, les ages d’exploitabilité sont repoussés. De plus, l’ordonnance de Colbert est appliquée non seulement aux forêts royales, mais également à celles de l’église, des seigneurs et des communes,

-A la Révolution Française, on peut constater que les industries, le chauffage, la marine, la construction, l’expansion agricole, le pâturage en forêt ont mis à mal le couvert forestier. On exploite les arbres à 100 ans puis à moins de 50 an

-En 1820 on estime de 6 à 7 millions d’hectares le couvert forestier soit environ 12% du territoire. C’est le minimum forestier en France. En 1827, un nouveau code forestier est promulgué qui impose de nombreuses restrictions et aménagements dans les forêts, et contrôle sévèrement leurs applications. Les défrichements doivent faire l’objet d’une autorisation, le pâturage est interdit en forêt. L’industrie se convertit au charbon de terre, la houille

– Sous le Second Empire, la région des Landes de Gascogne est plantée en pins maritimes (sa surface boisée atteint aujourd’hui plus d’1 million d’hectares).

-En 1850 de couvert forestier est estimé 9 millions d’hectares.

-En 1914, 10 millions d’hectares

-En 1947 est créé le Fond forestier national pour financer les plantations de résineux mais aussi de peupliers pour la pâte à papier qui a fait cruellement défaut durant la guerre

L’ONF est créé en 1966.

A la fin du XXe siècle, l’extension de la surface boisée est essentiellement due à la déprise agricole

La tempête de 1999 touche 1 million d’hectares, l’équivalent de 10 ans de production forestière est au sol. Une politique d’exploitation industrielle des bois est alors mise en place. Rien que sur le Sud-Ouest on passe de 45 abatteuses avant la tempête à plus de 500 aujourd’hui. Les pratiques Industrielles de production de bois sont critiquées pour la non prise en compte des accidents climatiques et parasitaires et écologiques. La monoculture industrielle est toujours considérée comme la solution miracle.

en 2019 la forêt en France métropolitaine couvre 17 millions d’hectares. Cela correspond à un taux de boisement de 31 % du territoire ( actuellement 36% ) . La situation diffère en Dordogne, troisième département le plus boisé de France, où la forêt représente 45 à 50 % du territoire. Surface boisée: 450 000 hectares.



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